Droits de l’Homme, Volée de bois vert de l’AMDH

Un bilan accablant dans son dernier rapport

L’ONG dénonce «les détentions politiques et les enlèvements»

Le système carcéral sévèrement critiqué

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20-07-2012

L’AMDH (Association Marocaine des Droits de l’Homme) dresse un tableau noir avec son rapport annuel, présenté à Rabat ce 18 juillet, et qui traite de l’année 2011 et du premier semestre 2012. L’association estime que des lacunes juridiques entravent l’application sur le terrain des avancées constitutionnelles, comme «l’incrimination de la torture, la détention arbitraire et la disparition forcée».
Entre autres critiques, le rapport met la lumière sur ce qu’il considère être la réalité de la justice et des prisons marocaines. Il relève 48 cas de détentions politiques, dont des «activistes du mouvement du 20 février, des défenseurs des droits humains, les détenus d’opinion sahraouis, des syndicalistes, les activistes de l’UNEM, les détenus politiques restants du dossier Bellirej». Par ailleurs, 42 cas d’enlèvement ont été signalés, dont celle d’Abdelhak Rouissi et d’Abdelatif Zeroual. L’AMDH précise qu’elle entend par enlèvement «toute arrestation de toute personne en dehors du domaine de la loi sans avertir sa famille qui cherche le lieu de son incarcération». L’association revient sur la «réalité carcérale», en termes de mauvais traitements et d’exigüité de l’espace, et liste des protestations et grèves de la faim qui en ont découlé ; des grèves assez sévères pour entrainer la mort d’au moins 4 détenus dans différentes villes du Royaume.
Pour l’AMDH, la situation des prisons est directement liée à la qualité de sa gouvernance. Une critique à peine voilée contre Hafid Benhachem, délégué général de son Administration. Khadija Riyadi estime «qu’il doit être démis de cette fonction, car sa présence est le signal d’une politique pénitentiaire sécuritaire, loin des principes humanitaires».
A rappeler que le système pénitentiaire n’est pas sous la tutelle de la justice, mais de la primauté.
Plusieurs autres violations des droits civiques et politiques des citoyens ont été constatées, notamment en ce qui concerne le droit à la manifestation pacifique. «Ce droit a été violé a travers les interventions violentes des forces publiques et l’utilisation excessive de la force hors du domaine de la loi», estime l’association présidée par Khadija Ryadi. Elle constate que ces agissements ont été à l’origine de la mort de certains manifestants, dont «Karim Chaib, à Séfrou, le 20 février 2011». Dans la même lancée, des violations du droit à s’organiser sont rapportées, à l’instar du cas de quelques sections de l’AMDH, de celui de l’Association nationale des diplômés chômeurs, ou encore du parti al-Badil al-Hadari.

Rime AIT EL HAJ